A point nommé….
Elle : Bonjour ,vous, … mais… qui êtes vous ?
Lui : Moi ? un point, voyons ! et vous ?
Elle : Moi ? Mais une page c’est tout !
Lui : C’est tout ? Ah quelle chance vous avez ! Une page c’est si beau ! Et que viens-je y faire, moi ?
Elle : Cela dépend de vous , un point ce n’est pas tout ! Point… virgule , point… d’interrogation ?... point de suspension peut être ? ou plutôt non, point d’exclamation !
Lui : Ah ?
Elle : Vous voyez ? Oh, vous rougissez un peu Monsieur ! Monsieur…. Le point d’exclamation !
Lui : Bon, vous avez sans doute raison, va pour le point d’exclamation.
Elle : Eh oui car finalement, la page, c’est vous qui la remplissez ! Et vous pouvez sauter de page en page lorsqu’elles se suivent avec la même police. Et si les pages sont belles, c’est à vous qu’on le doit. Car dans l’exclamation il y a un grand trait vertical qui relie le cosmos et le lieu sacré et magique où vous êtes ici et maintenant. Il relie les extrêmes et féconde l’instant dans l’union des contraires dans l’unité.
Lui : Ah ? mais alors …
Elle : Oui, alors ! Vous êtes –vous déjà aperçu que vous étiez aussi un point….. divers ?
Lui : Comment cela ?
Elle : En dessous du trait vertical , qu’y a t- il je vous prie ? … Un point, Monsieur, un point, vous dis-je et qui peut évoluer au gré de vos sentiments ! … ou des miens du reste ! En point de suspensions lorsque le besoin se fait sentir de s’effacer quelque peu. Pour l’instant, Monsieur, vous exclamez ! Vous démontrez vos sentiments qui sont superbes et purs … avec un rien d’égoisme, du reste, et vous faites confiance à la vie, tout simplement. Vous acceptez de ne pas savoir où elle va nous mener, vous et moi. Votre point, Monsieur peut aussi se doubler lorsque vous souhaitez mettre un argument en avant … MOI, par exemple ! En outre, par les trémolos de vos sentiments forts vous faites vibrer ce trait vertical qui se déforme harmonieusement en point d’interrogation … lorsque vous vous posez des questions sur moi ! Ainsi vous le voyez, Monsieur, de nous deux c’est vous sans doute qui avez la plus belle part.
La page blanche que vous trouvez si belle, Monsieur, est forte de tout ce qu’elle peut être, mais … elle cache aussi quelque faiblesse et s’en remet à votre douceur puisque vous la comprenez. Vous pouvez écrire notre histoire , Monsieur. La page blanche se livre à vous avec confiance et ….. peut être , Monsieur, … peut être seulement … ne serez vous jamais un point final !